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Ce blog, c'est un peu un grand foutraque où vous trouverez un peu de tout, beaucoup de rien et un avis sur pas de mal choses.

01 Dec

Et si on vous assistanait cet hiver ?

Publié par Pifpafpouf  - Catégories :  #Réflexions

http://www.dessins2presse.com/images/31-03-2007/carte-orange-gratuite.jpg

 

Après une colère sourde sur une réponse postée ailleurs concernant la banque alimentaire visant à rappeler que la culpabilisation vient aussi de ceux qui s'en sentent victimes et par ailleurs de rappeler que le système est perfectible parce que la misère c'est un drame, j'ai envie d'un droit de réponse qui ne dit pas son nom et peut s'ouvrir sur l'assistanat en général.

Je vais préciser de suite que ce n'est que mon aivs personnel, qu'il n'engage que moi et surtout, il n'est pas à prendre comme une vérité universelle inébranlable si vous avez des arguments à faire valoir, je suis prêt à les entendre.

 

L'assistanat, c'est le vocable bien laid consistant à appuyer le fait qu'assister c'est bien mais que faire de l'assistance une sorte de sacerdoce visant à désautonomiser la personne en lui permettant d'accéder à tout sans contrepartie est contreproductif.

 

Il est une donnée à prendre en compte et qui ne fait pas plaisir aux chantres de l'humanitaire, du sauvons les pauvres et les SDF : certains ont fait le choix de vivre dans la rue, d'être dans l'assistanat permanent.

Il est difficile d'admettre que certains dits pauvres vivent mieux que le smicard du coin ou même le gentil citoyen de la classe moyenne à qui tout est refusé sous prétexte que ses revenus sont suffisants.

 

Il est peut être utile de rappeler qu'un pauvre a le droit à des avantages non négligeables qui rehausse un niveau de vie très bas : la banque alimentaire n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Transports gratuits ou quasi gratuits, couverture sociale + mutuelle (CMUC), l'aide alimentaire avec les colis, de nombreuses réductions et surtout très souvent un regard bienveillant sur sa situation puisque la pauvreté invite à plaindre cette frange de la population.

 

Il est aussi intéressant de voir dans l'actualité des dernières années et même encore aujourd'hui, de voir des personnes déplorer la mort de SDF à cause du froid ou parce qu'ils vivent dans la rue.

Les enfant de Don Quichotte avec leurs jolies tentes pour crier au scandale et tous ces gens venus se geler le croupion pour montrer que c'est dur de vivre dans la rue (caméras de préférence si on est un peu connu : oui, c'est du cynisme).

A l'époque, je me suis posé cette question : pourquoi se geler le cul dehors sous des tentes alors qu'ils auraient pu prendre un de ces SDF ou une famille (oui, ça existe aussi) dans leurs appartements ou maisons pour une nuit voire quelques jours afin qu'ils aient un repas chaud et un lit confortable en dehors d'une tente ou de l'hébergement d'urgence ?

La solidarité s'arrêterait donc devant la porte de sa maison et loin de l'effervescence médiatique de l'arrivée de l'hiver.C'est toujours intéressant de voir qu'aider les pauvres se fait dans la rue, dans leur espace à eux alors que l'indignation est grande quand on apprend par les médias que machin ou truc est mort de froid sur un ban public, que ce n'est pas normal, qu'il faut faire quelque chose.


Et pourtant, qui de ces charmants bénévoles acceptera d'ouvrir sa porte pendant tout l'hiver pour aider un de ces malheureux ?

Evidemment, on me rétorquera que prendre un peu de temps, c'est déjà beaucoup et que l'on n'a pas les moyens de loger toute la misère du monde.

Je répondrais que si l'on suit la logique de l'assistanat, c'est la position extrême visant à réduire la misère.

 

Au delà de cette attitude provocatrice, le problème est, à mon avis, que les personnes voulant aider ces personnes ne comprennent pas toujours que celui qui vit dans la rue a pu en faire le choix avec tout ce que cela implique alors pourquoi vouloir le faire de nouveau entrer dans une société dont il s'est volontairement exclu.

Pourquoi aider les pauvres parce qu'ils n'ont rien en leur donnant tout ou presque sans aucune contrepartie de leur part si ce n'est pour en faire des loques venant récupérer leur colis comme un du.

La contrepartie est, de mon point de vue, une solution si ce n'est la solution pour de nouveau rappeler à ces pauvres que si la société les aide, il doit y avoir un retour et que ce qu'on leur donne à un prix plus élevé qu'un simple merci censé réchauffer mon coeur de petit nanti.

 

Ma pensée vient de ma vie passée dans la classe moyenne qui n'a droit à rien pour quelques euros de trop sur la feuille d'impôts, de cette classe qui ne sera jamais pauvre, ni jamais riche mais qui vivra avec le fruit de son travail et non celui des autres.

Elle vient de ce petit bourgeois qui arrive à boucler sa fin de mois en voyant son voisin qui gagne quelques euros de moins et a le droit de percevoir les aides, qui arrive encore à se plaindre.

 

Voyez y de la culpabilisation, de l'envie, de la jalousie ou tout ce qui vous plaira, je n'y vois qu'un simple constat que l'on vit dans un pays où pour certains être riche, c'est le mal, être pauvre, c'est avoir le droit de se plaindre et être au milieu, c'est vivre dans l'indifférence (ce qui me va bien).

 

J'ai arrêté de vivre à bisounoursland depuis longtemps et comme ça va finir dans le sang à chaque fois que j'aborde ce genre de sujet qui me tient un peu trop à coeur, je vais m'arrêter là.

 

P.S. : pour les intéressés, je vous conseille les naufragés de Patrick Declerck pour mieux comprendre le problème SDF.

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