Petit exercice

Voilà je suis dans un TER qui doit dater d'avant l'invention de la roue et pourtant,je dispose du confort moderne d'une connection internet.Ridicule me direz vous,c'est pire : SFR est passé par là avec les joies de la 3G qui me permettent de répandre ma vie pathétique pour vos grands yeux qui ne demandent que cette lecture soporifique.

C'est étrange de voir que je suis là dans ce train à partir vers mon "ancienne" vie,j'ai peur de ne pas avoir la force de repartir lundi et si je m'étais trompé,si je n'avais pas fait le bon choix en me lançant dans cette aventure.

J'ai osé le dire : j'ai des regrets d'être parti de Normandie,d'avoir quitté un endroit où je trouvais peut être une place et l'appel de l'aventure fut le plus fort.L'excuse du CDI est si pratique et presque trois ans après,je fuis de nouveau un quotidien,une routine qui m'anesthésie,je rêve d'être sur un radeau qui tangue en permanence,qui menace de me faire tomber à tout moment.
Je n'aime pas la sécurité,j'aime l'instabilité : ne pas savoir,ne pas tenir en place,me créer une vie pendant quelques instants puis repartir pour trouver d'autres lieux à conquérir avec mon expérience acquise.
C'est peut être là mon plus gros problème : j'aime la conquête,la découverte,le défi que peut représenter la construction de l'édifice.
Quand vient l'entretien,je ne puis que fuir : un jour peut être,j'aurais envie de rester,de me poser enfin au lieu de me cacher derrière mon besoin de me sentir étranger en permanence.
Chaque voyage,chaque instant m'a permis de créer des liens plus ou moins ténus,de vivre des histoires souvent pathétiques et de garder des gens précieux autour de moi qui savent comprendre ce besoin,le partage parfois.

Et si je me posais , si j'avais mon havre de paix : m'éteindrais je sur le champ ?